Les Vaccinium comptent environ 400 espèces réparties sur tous les continents et sous toutes les latitudes. La répartition géographique du Genre sur le globe est la suivante :
26 espèces en Amérique du Nord
6 espèces en Europe
47 espèces en région tropicale : Mexique, Caraïbes, Nord de l'Argentine.
5 espèces en Afrique
19 espèces au Japon
Certainement 5 dans le Pacifique
70 espèces en Chine et les autres pays d'Asie du sud
Le reste, environ 250 espèces sont originaires de Malaisie.
Myrtilliers de culture
Les espèces les plus utilisées pour la production de fruits dans le monde sont V. corymbosum (Myrtille en corymbe : Northern highbush), V. angustifolium (Bluet), V. corymbosum var. ashei (Rabbiteye) et les hybrides issues de croisement multiples entre V. corymbosum, V. ashei, V. darrowii et V. angustifolium (southern highbush).
Les Northern hightbush (4n) sont particulièrement résistant au froid et demandent entre 800 et 1000h de températures inférieures à 8°C. La catégorie se subdivise avec les Half-hight Blueberries (hybride entre V. corymbosum et V. angustifolium) et les lowbush blueberries (V. angustifolium et V. myrtillus).
Les Ashei ou Rabbiteyes (6n) sont moins exigeantes en besoin de froid : généralement 400 à 500h en dessous de 7°C. Elles permettent de rallonger la période de production sur un crénau plus tardif. Les Ashei sont originaires du sud de l'Amérique du Nord : Floride, Caroline, Nord de l'Arkansas et Texas.
Les Southern highbush ont des besoins en froid faibles ou très faibles : entre 150 et 500h. Les variétés sont plus résistantes à la chaleur et à la sècheresse. Les variétés ont souvent un feuillage persistant ou semi-persistant. La fructification est précoce.
L'incompatibilité génétique empèche l'hybridation directe entre les espèces ashei (6n) et corymbosum (4n). Il a été necessaire pour hybrider toutes ces espèces, réaliser un croisement avec V. angustifolium (2n) et Ashei pour obtenir une descendance tétraploïde (4n) hybridable avec V. corymbosum.
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Exigeances pédologiques
La nature et la structure du sol
La nature du sol est qualques fois assez différente selon l'espèce étudiée. En effet, V. angustifolium (Bluet sauvage au Canada) pousse généralement dans des landes composés d'un sol à dominance sableuse et dans des pH pouvant variés entre 2.8 et 6. V. myrtillus affectionnera des sols naturellement plus riches en matière organique, pour ne pas dire, peu évolués comme les sols forestiers à peine décomposés.
V. corymbosum demande comme les précédentes espèces un sol capable de conserver la fraicheur tout en étant drainant. Les sols sablonneux, légers, riches en matières organiques possèdent ces caractéristiques.
Evitez autant que possible l'asphyxie, les sols trop compacts, argileux qui pourraient s'engorger facilement.
Une bonne porosité du sol est absolument fondamentale pour obtenir un enracinement de qualité.
Pour cette culture une macro-porosité n'est pas un handicap mais au contraire un excellent stimulant racinaire si elle est associée à une bon niveau de fraicheur du sol. Un sol léger et bien aéré favorisera les bactéries capables de décomposer la matière organique en humus assurant conjointement un environnement propice au champignons et plus en particulier aux mychorises chargés d'améliorer l'absobtion et de réduire le stress de la plante.
En culture, il est souvent coutume d'amender les sols devant recevoir une culture de myrtille par de la tourbe blonde. Il existe différentes qualités de tourbe. Nous privilégions dans des sols qui pourrait être trop lourd d'utiliser une tourbe blonde calibrée 20/40 pour obtenir une structure de sol suffisament légère. Dans d'autres pays, certains utilisent de l'écorce compostée en mélange au sol ou forment des buttes pour conserver les premières années les racines au dessus du niveau du sol.
L'acidité
Le pH doit être compris entre 4 et 5.2, l'optimum étant un pH de 4.8. Au delà d'un pH de 5.5, les plantes sont chlorotiques et ont une production plus faible.
L'acidité est très souvent en corrélation avec le niveau de matière organique. Il détermine également le niveau de vie du sol.
Le pH influance le type d'humus produit au final : dans des sols alcalins ou neutres, la dégradation de la matière organique et l'humification est réalisé majoritairement par des bactéries. En sol acides, la dégradation est faites par les chamignons à une vitesse beaucoup plus lente d'où un taux de matière organique plus élevé. C'est aussi pour cette raison qu'un sol plus léger sera plus à même de décomposer la matière organique.
Il arrive dans certains cas que le pH soit trop bas. Il ne faut pas négliger un pH qui serait plus bas que 4.5. Les sols trop acides sont souvent saturés en Al+++ et bloquent le phosphore. La présence de Al+++ dans la solution du sol peut être toxique. Cela peut être également le cas avec le bore et le zinc.
L'aluminium et Fer sont habituellement prisoniers des feuillets d'argile, au contact de l'eau, ils forment des hydroxydes de fer Fe(OH)3 et d'Alumine Al(OH)3 avec une production H+ qui augmente le niveau d'acidité. Ces deux hydroxydes deviennent donc échangeables : ils se fixent en abondance sur le CAH et passent en solution acidifiant votre sol.
Al+++ + 3H2O < - > Al(OH)3 + 3H+
Avec un tel niveau de pH, il est important de prévoir régulièrement un amendement calcique pour remonter le pH et réduire la toxicité de votre sol vis à vis de cette production.
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Implanter une parcelle de myrtillier
Densité de plantation d'une parcelle de myrtille
La distance de plantation est intimement liée au degrès de mécanisation de l'exploitation. Les distances sur la ligne et entre ligne doivent permettre d'entretenir facilement la plantation en assurant un espace suffisant pour le passage des machines mais également pour les cueilleurs qui devront déanbuler sans gènes le long des allées lors de la récolte.
Pour des vergers récoltés à la main : 1.5m - 2m sur la ligne sur 3 - 3.5m entre ligne soit : 2222 à 1428 plants/ha.
Pour des vergers récoltés à la machine : 1.25m sur la ligne sur 4.5m - 5m entre ligne soit : 1779 à 1600 plants/ha.
A noter que un verger planté avec une forte densité aura une durée de vie plus courte : En effet, plus les plants sont serrés sur la ligne plus il deviendra compliqué de gérer les oppérations de taille. Une compétition entre le système aérien et racinaire limite à terme le développement de la plante. Dans des vergers gérés de manière intensive, il est souvent plus économique d'arracher les plants que de passer des centaines d'heures à la taille.
Le choix des plants de myrtille
In vitro / boutures traditionnelles
La majorité des plants commercialisés aujourd'hui sont issues de laboratoire in vitro. Les myrtillier sont relativement difficiles à reproduire et cette techique réduit conssidérablement les risques de pertes. Les plants issues de cette methode de multiplication sont souvent plus ramifiés et sont souvent, tout au long de leur vie, sujet à provoquer beaucoup de pousses issues du collet. Un inconvénient si on pense à ceux qui devront effectuer la taille. Certains producteurs se refusent de planter des plants issus d'in vitro. Le choix du jeune plant n'est cependant pas toujours possible : avec l'émergence de nouvelles variétés protégées et la necessité de répondre à une demande croissante, l'in vitro est la seule technique qui permette de produire rapidement des jeunes plants.
Les jeunes plants issus de bouturage sont de moins en moins utilisés parce qu'il faut de nombreux pied mère et parce que le taux de réussite est relativement faible. Le comportement des plants est toutefois plus facile à gérer en culture puisque la plante aura moins tandence à réitérer de la souche.
Le litrage
On trouve du jeune plant de myrtille dans différents litrages, généralement du godet jusqu'au pot de 4-5L. La différence de prix entre un jeunes plants d'un an en godet et d'un plant de 2 ou 3 ans en conteneur n'est évidement pas le même, surtout si on tient compte des frais d'expédition. Si d'instinct nous sommes attirés par le prix, vous opterez certainement pour du jeune plant en godet. Si tel est le cas, il faut avoir conscience qu'il faudra planter vos plants sous un paillage plastique pour éviter la compétition avec les adventices et bien maitriser la fertilisation pour qu'ils s'enracinnent rapidement et soient autonomes.
Un jeune plant en pot de 2-3L réduit les pertes la première année et facilite l'enracinement des jeunes plants. L'inertie du plant dans une conteneur est plus important que dans un petit pot. Vous aurez moins de risques à voir vos souffrir de la chaleur et la surface de contact avec le sol étant plus importante, ces derniers auront plus de faciliter pour s'enraciner.
Plus les plants s'enracinent rapidement, moins il y aura de compétition avec les adventices.
Le paillage
Le paillage naturel permet d'assurer conjointement fraicheur du sol, acidité, matière organique tout en limitant la compétition avec les adventices. Souvent composé d'écorce de résineux, on peut également utiliser des paillages à partir de refus de crible de station de compostage de déchets verts. Si la décomposition de la matière organique est très lente en sol acide, il faudra penser à surfacer régulièrement vos plants avec un amendement organique riche en azote pour éviter que la décomposition du paillage, aussi faible soit elle, ne prélève dans le sol le peut d'azote présent. Si votre sol est très acide, il est quelques fois conseillé de chauler la ligne pour éviter que le paillage ne baisse encore le pH. Le paillage naturel est particulièrement adapté si vous plantez les jeunes plants déjà bien développé. Si vous plantez des jeunes plant en godet ou 1L, certains préfèrent utiliser un paillage en toile tissée ou film platique.
Préparation du sol et plantation
Il est interessant de pouvoir préparer le sol au moins 1 an à l'avance : nous recommandons de semer un engrais vert pour améliorer la structure du sol, l'aérer, stimuler l’activité biologique et dans certain cas, maîtriser les adventices.
Si vous êtes en Agriculture Biologique, le plus simple est de préparer vos lignes en passant une herse rotative pour ameublir le sol. Laissez le sol reposer pendant 3 semaines puis étaler en surface vos amendements (Tourbe blonde calibrée, écorce compostée, Fumure, calcaire dans certains cas) et passez une nouvelle fois la herse pour mélanger correctement tous les amendements.
Les lignes correctement ameublies vous pourrez commencer à planter les jeunes plants. Ne tassez pas le sol avec vos pieds, il faut conserver la structure du sol. L'arrosage viendra positionner les particules de terre contre les racines. La plante pourra ainsi échanger avec son nouveau milieu et s'enraciner... Lentement.
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Gestion du vergers les deux premières années
Gestion extensive
Vous souhaitez favoriser l'installation de vos plants avant de chercher du fruit ?
Les plants de myrtille mettent au moins deux ans avant d'être correctement enracinés. Le système racinaire très fin s'installe avec le temps. Il est souvent plus habile pour ce type de plants de capitaliser sur le système racinaire avant de chercher quelquonque fructification. Un plant correctement enraciné et bien charpenté vous donnera de toute manière plus de fruits qu'un plant géré de manière intensive.
Pendant les deux premières années, il convient de tailler vos jeunes plants. L'oppération est simple : taillez les plants à une dizaine de cm du sol toutes les pousses de l'année et supprimer complètement les anciennes ramifications. (comme sur la photo ci dessous).
Vous réitérez l'oppération de la même manière l'année suivante jusqu'à ce que vous obteniez des pousses vigoureuses. Vos plants sont ainsi bien enracinés et bien formés pour supporter les fruits.
Conjointement aux oppérations de taille, il est important de bien gérer la fertilisation de votre sol en utilisant des fertilisants organiques. On trouve aujourd'hui dans la gamme professionnelle d'excellents produits. En sol acide, il convient de faire au mois 3 passages : en avril, lors de la feuillaison, en juin et aout avant la pousse d'automne. Fractionner les apports permet d'éviter le lessivage et de contrôler au plus près la fertilisation à des moments clés du développement de la plante.
Gestion intenssive
Vous souhaitez récolter au plus vite ?
Il faut assurer rigoureusement la fertillisation et irrigation. En effet après la plantation, la plante n'est pas autonome et doit être suivie de près pour assurer à la fois l'emergence de nouvelles pousses qui devront fructifier l'année suivante et des fruits pour l'année en cours. La plante n'étant pas taillée, la surface foliaire est importante et plus senssible à la déshydratation.
Libre à chacun d'opter pour une ferti-irrigation ou un surfacage des plants. Pour éviter tout déséquilibre du sol nous recomandons toutefois de conserver une fertilisation organique.
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Cultiver la myrtille en pot (Hors sol)
Le choix du pot
Le choix du pot est central dans ce type de production : un pot de petite contenance réduit la stabilité de la plante adulte mais réduit le cout de l'installation et un pot de plus grosse contenance augmente l'investissement et améliore senssiblement la durée d'exploitation de la plante. Pour les essais que nous avons mené sur le sujet, le pot qui offre le meilleur compromis est le pot de 15L. Il existe aujourd'hui plusieurs marques de pot qui se destinent à la production de myrtille. Il faut garder en tête l'importance du drainage. Les racines sont senssibles à l'asphixie. Certaines marques de pot intègrent le passage du tuyau d'alimentation d'eau. C'est plutôt appréciable.
Si avez le choix du conditionnement, optez pour des jeunes plants en pot de 3L ou plus. Certaines variétés pourronts dès la première année toucher le fond du pot de 25L. Les plus timides prendront deux ans.
Le substrat
Le substrat doit répondre à des qualités physiques et chimiques particulières. Il faut idéalment trouver un substrat composé de tourbe blonde calibrée, écorce de résineux compostée et terre de bruyère véritable. Quelques marques de terreau propose un mélange dédié à cette production.
La fertilisation
La fertilisation est a définir avec votre technicien. Elle dépendra de la saison, du stade de la plante et de la qualité de votre eau.